Un peu de culture… les Estampes Japonaises

Suite à la visite de la Fondation Baur (voir notre article du 01/03/2014), nous nous sommes intéressées de plus près aux estampes japonaises. Le sujet est passionnant, et nous avons donc décidé de vous faire un petit compte-rendu de nos recherches.

Les estampes japonaises apparaissent lors de l’époque Edo, période caractérisée par une nouvelle paix au Japon mais aussi par une culture isolationniste. En effet, le Shogun, nouvellement élu, impose au Pays des frontières fermées (excepté pour la Hollande qui bénéficie d’un passe-droit)! Il s’installe dans la petite bourgade d’Edo qui va, au fil des années, grandir, développer sa propre activité urbaine jusqu’à devenir la belle et grande ville de Tokyo que nous connaissons aujourd’hui.

C’est à Edo et dans ce contexte de croissance économique que les estampes apparaissent. Elles prennent pour sujet ce qui caractérise la nouvelle vie urbaine et les plaisirs que celle-ci offre désormais à ses habitants: le théâtre kabuki, les courtisanes etc. Facilement reproductibles et bon marché, elles servent tout aussi bien de cartes postales, que de prospectus ou même d’illustrations pour guide touristique! C’est le cas notamment de la fameuse série des 53 étapes de la route de Tokaïdo par Hiroshige (dont traitait l’exposition de la Fondation Baur).

Ando Hiroshige, 11e vue (10e étape) : Hakone. vu du lac (Kosui zu), Yoko-ōban: 25.5 x 38.2 cm, estampe, 1833-1834, BnF

Ando Hiroshige, 11e vue (10e étape) : Hakone. vu du lac (Kosui zu), Yoko-ōban: 25.5 x 38.2 cm, estampe, 1833-1834, BnF

 

En 1868, le Japon ouvre ses frontières sur le reste du monde. Celui-ci découvre donc enfin la culture japonaise, la langue japonaise et l’art japonais! Les peintres français seront les plus touchés par cette nouvelle esthétique. Les peintres impressionnistes trouveront, dans l’art des estampes une source d’inspiration inépuisable. Ils découvriront les cadrages atypiques, les couleurs vives mais aussi la philosophie toute particulière des maîtres d’estampes.

Van Gogh est l’un des plus fervents admirateur de ces « japonaiseries » qui inondent les marchés français. Par l’intermédiaire de son frère, Théo, marchand d’art, il fait l’acquisition de quelques milliers d’estampes, parmi lesquelles des oeuvres d’Hokusai, d’Utamaro ou d’Hiroshige. Ces influences sont présentes dans l’entièreté de son oeuvre, lui-même écrira : « « Tout mon travail est un peu basée sur la japonaiserie… ». (Lettre n° 640 de Vincent van Gogh à Theodorus van Gogh, Arles, 15 juillet 1888)

Ci-dessous l’original de Hiroshige et à droite une interprétation par Van Gogh

Ando Hiroshige, Le pont Ōhashi et Atake sous une averse soudaine, 1857, estampe, Brooklin MuseumNew York  Vincent Van Gogh, Japonaiserie : pont sous la pluie, 1887, peinture à l’huile, Van Gogh Museum, Amsterdam

Ando Hiroshige, Le pont Ōhashi et Atake sous une averse soudaine, 1857, estampe, Brooklin MuseumNew York
Vincent Van Gogh, Japonaiserie : pont sous la pluie, 1887, peinture à l’huile, Van Gogh Museum, Amsterdam

Il y aurait encore tant à dire, mais nous ne serions plus dans l’esprit blog.  Pour ceux qui le souhaiteraient, nous avons à votre disposition une bibliographie conséquente sur le sujet, n’hésitez pas à nous la demander par mail ou en commentaire.

 

 

A propos Nathalie Pellissier

Créatrice et illustratrice de jeux et d'histoires
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