Profitant de l’été pour partir à la recherche de lieux inspirants, nous sommes passées par la Collection de l’Art Brut à Lausanne la semaine dernière.
Ce n’était pas notre première visite, nous avons donc surtout apprécié les deux expositions temporaires, l’une sur Josep Baqué, l’autre sur l’Art brut dans le monde.
S’il est facile de décrire l’impressionnisme ou le fauvisme, la définition de l’Art Brut reste problématique. On sait que le terme a été inventé en 1945 par Jean Dubuffet, et on trouve quelques explications intéressantes sur le site de la Collection lausannoise. Une constatation s’impose pourtant: mettre des étiquettes sur des œuvres est un exercice difficile. L’Art Brut serait pour certains l’art d’handicapés mentaux, mais pas seulement… Ces œuvres ne devraient pas pouvoir se rattacher à des courants artistiques connus, et pourtant… Ce n’est pas de l’art naïf, ce n’est pas de l’art populaire, mais ce n’en est pas loin non plus…
Et finalement, quelle importance ? En visitant ces lieux, vous serez touchés, émus, remués par certaines œuvres, vous passerez tout droit devant d’autres, comme dans n’importe qu’elle exposition. Et tant pis pour les étiquettes !
Alors parlons de notre coup de cœur : il s’agit incontestablement de Josep Baqué, avec son extraordinaire bestiaire de 1500 créatures classées en huit catégories. Tous différents, joliment exécutés, ces monstres sont souvent très sympathiques et nous comptons bien les présenter à nos élèves lors d’un cours à la rentrée.

Josep Baqué
Sans titre, entre 1932 et 1967
mine de plomb, encre et gouache sur papier, 25 x 32,6 cm
Photo : Atelier de numérisation – Ville de Lausanne
Collection de l’Art Brut, Lausanne
Ne manquez pas non plus l’autre exposition temporaire « L’Art Brut dans le monde » qui présente les œuvres de sept artistes de divers pays et continents. Prenez votre temps, car autant de petits films vous permettront de découvrir l’univers de ces créateurs. Nous avons été particulièrement touchées par le Sicilien Giovanni Bosco qui peignait sur le papier, mais aussi sur les murs de sa ville, juste parce qu’il trouvait ça beau. Et peut-être que le secret est là : peindre sans réfléchir, sans s’embarrasser de considérations intellectuelles, juste parce qu’on en a envie, simplement parce qu’on trouve ça beau.

Giovanni Bosco, sans titre, s. d. peinture murale, Castellammare del Golfo (Italie). 2008 Photo: Lucienne Peiry.
Archives de la Collection de l’Art Brut, Lausanne
Exposition « Josep Baqué » jusqu’au 26 octobre 2014
Exposition « L’Art Brut dans le monde » jusqu’au 2 novembre 2014